Le divorce
Parler de mariage amène forcément à évoquer son autre face : le divorce. Parmi les actes licites, celui que DIEU réprouve le plus c'est le divorce (Hadice du Prophète).
L'islam permet le divorce mais ne l'aime pas. Il a par conséquent fixé une procédure par laquelle il faut passer s'il n'y a aucune possibilité d'entente sous peine d'encourir la colère de DIEU et sous peine d'être dans une situation juridique (au sens charria du terme) confuse et pouvant engendrer des conséquences graves.
La règle est la suivante :
Lorsqu'on veut divorcer, l'islam recommande aux "candidats" de procéder par étapes, 3 étapes exactement.
La charria vous autorise à vous séparer (divorcer) :
- 1 fois sans que le mariage soit définitivement rompu.
- Puis une 2ème fois avec la même flexibilité, c'est à dire sans que le mariage soit cassé définitivement.
- Mais si vous vous séparez une 3ème fois, le mariage est rompu définitivement avec la sanction suivante : si l'homme veut reprendre sa femme, ce n'est possible que si la femme s'est remariée avec quelqu'un d'autre et se retrouve divorcée.
C'est cette situation qu'on appelle "BAHDA ZAWDJI". Elle obéit cependant à un certain nombre de règles ou "chartes" très précises.
Revenons sur la procédure : pour que les 2 premières séparations puissent être valables et ne pas correspondre à une rupture définitive, il faut respecter les conditions ci-après :
1) L'intention
Il faut nourrir une intention "suspensive" : divorcer dans l'intention d'éduquer (faire prendre conscience) sa femme "fassé nguir yarr sa diabar".
2) Les termes
Dans le rite de l'imam Malick, on ne peut pas utiliser n'importe quelle expression pour divorcer. On doit dire :
- "Fassé naa la " (Je te répudie) ;
- et non pas :
- "maye naa la sa baat" - littéralement cela peut se traduire par : (je te redonne, je te rend ton "cou"),
En effet l’expression "maye naa la sa baat" rompt définitivement le mariage sans transition. Une fois qu'on dit ces paroles, il faudrait que votre épouse répudiée, divorcée, se remarie dans des conditions précises pour que vous puissiez envisager de la réépouser.
- « Déf naa la ni sama ndèye »
Cette dérnière formule « Déf naa la ni sama ndèye » « je te regarde désormais comme ma mère » quand à elle ne casse pas le mariage ; par contre elle engengre une sanction pour le mari avant toute reprise de relation (notamment sexuelle) avec l’épouse à qui il s’est adressée par ces termes ;
Le mari qui a prononcé ces paroles indélicates et qui regrette doit :
- Soit affranchir un esclave
- Jeûner 60 jours consécutifs
- Soit nourrir 60 pauvres ;
Avant quelque relation sexuelle avec son épouse (réf sourate n° 58 Al moudjaadalah / la discussion)
3) Le délais
Si vous répudiez votre femme avec une intention suspensive, 2 cas de figure se présentent à vous :
1er cas :
Si vous regrettez votre geste ou en tout cas vous voulez revenir sur votre décision, vous pouvez la reprendre sans formalité particulière, à une condition :
Vous devez la reprendre avant l'expiration d'un délai appelé "IDDA". C'est à dire une période de 3 cycles menstruels où la femme voit ses règles 3 fois.
En moyenne c'est un délai de 2 à 3 mois. Pendant ce délai la femme bien que divorcée ne doit pas quitter le domicile conjugal.
2ème cas : le délai expire et vous voulez quand même la reprendre
L'islam vous autorise à la reprendre même si le délai a expiré de plus de 10 ans ; mais contrairement au 1er cas de figure où la reprise se passe sans formalités, cette fois-ci vous devez la redemander en mariage à ses "Kilifa" comme lorsque vous la demandiez la première fois, donc donner à nouveau une dot ("Tianne")...
Si vous reprenez votre femme (quel que soit le cas de figure c'est à dire à l'intérieur du délai de IDDA ou en dehors) vous avez "épuisé une cartouche".
Si vous la répudiez une 2ème fois avec l'intention suspensive et les paroles appropriées (fassé naa la), il vous est encore possible de la reprendre dans les mêmes conditions décrites ci-dessus ("2ème cartouche épuisée").
Mais si vous la répudiez une 3ème fois, toutes vos cartouches sont épuisées. Vous ne pouvez la reprendre que si elle se remarie et se retrouve divorcée (BAHDA ZAWDJI).