La prière du Vendredi

La prière du Vendredi est obligatoire. Le Prophète (Paix sur lui), a dit : « Celui qui reste 3 Vendredis de suite sans venir à la prière et sans raison valable (cas de force majeure), celui-là ne fait plus partie de nous ».

La prière du Vendredi fait partie des attributs (ou «diaguelé») dont le Prophète (Paix sur lui) a bénéficié et qu'il partage avec les musulmans.    

Cette prière lui a été édictée («yoonal») bien avant l'hégire, mais elle n'a été possible qu'à Médine.

  • Dans le rite de l'Imam MALICK (que Dieu l'agrée), un nombre minimal de 12   musulmans en dehors de l'imam est une des conditions pour que la prière (du Vendredi) puisse être effectuée. En outre ces 12 doivent être tous présents dès le début du « Khoutbeu » et ce, jusqu'à la fin.
  • Pour Imam CHAAFI (que Dieu l'agrée) il faut 40 personnes. En outre ces 40 personnes doivent toutes être capables de réciter correctement la Faatiha.
  • Pour Abou HANIFA, la prière est valable à partir de 2 personnes (en dehors de l'imam) ; car 2 personnes suffisent pour constituer un groupe ou une assemblée «mboolo».

Beaucoup de croyants négligent cette prière, pourtant elle est obligatoire (« Fardou aïni »). Mais il faut savoir qu'elle est également pleine d'avantages, entre autres :

  • pour chaque pas qu'on fait pour aller à cette prière, Dieu vous pardonne 20 ans de péchés ;
  • dès le salut final (« seulmeul »), Dieu vous gratifie de l'équivalent de 200 ans de bonnes œuvres (Tiyaaba 200 ans) ;
  • c'est un moment favorable d'acceptation des prières («waxtou nangu niaane») (durant le «khoutbeu » ou sermon de l'imam,  lorsqu'il marque une courte pause).

Les autres conditions de validité de la prière sont :

  • groupe ou assemblée  (un nombre minimal de fidèles) « Mboolo »,
  • être homme (Goor) ;
  • de condition « libre » (Gorr) ;
  • être un habitant de la localité (saxe ci deukeu bi)
  • habiter à proximité de la mosquée (moins de 3 km) ;
  • être sain (les malades sont excusés) ;
  • la mosquée doit répondre à des critères de construction : notamment être construite selon les habitudes de construction locale ; la mosquée ne doit pas être isolée des habitants (« dafa wara diokolo ak deuk bi »)  
  • l'imam doit respecter également des conditions :
  • son sermon ou «khoutbeu» doit être composé de 2  parties (2 sermons) ;
  • le sermon ne doit pas être dit avant l'heure de la prière. Il doit néanmoins être prononcé avant la prière ;
  • il doit être dit à haute voix (birreul) et en arabe (c’est obligatoire)
  • il doit être dit debout de préférence ;
  • l'imam doit s'asseoir entre les 2 sermons ;
  • il est interdit de parler, vendre, acheter durant le sermon de  l'imam ;
  • si on noue un mariage durant cette période (sermon), le mariage est valable  mais cette pratique est prohibée.
  • de même faire l'aumône (ou la charité) pendant que l'imam  fait son sermon est prohibé (haram) ;
  • tout acte d'achat ou de vente fait durant cette période doit  être dénoué ;
  • il est recommandé (non obligatoire) de faire le grand lavage le jour du Vendredi.

En résumé, retiens au moins les 4 points suivants :

  • la prière du Vendredi (Salaatou Djoumou-ati) est obligatoire et non facultative ;
  • il est recommandé d'aller tôt à la mosquée et non à la dernière minute, sauf  en cas d’empêchement ;
  • durant le sermon de l'imam il est formellement interdit de :
  • parler (même pour dire à quelqu'un : « tais-toi ») ;
  • s'amuser (avec un objet...) ;
  • égrener un chapelet (Zikr, Wird)…
  • il est interdit également de s'isoler dans des rangs (« sapés ») qui sont coupés de la mosquée, sous prétexte de chercher de l'ombre, à moins que la chaleur ou le soleil ne soit réellement insupportable. Il y a des fidèles qui eux ne se donnent aucune peine. S'ils habitent dans une maison à proximité de la mosquée, ils prient carrément dans la maison, ou boutique, ou société, en suivant l'écho du muezzin.

En fait dès que l'Imam entre dans la mosquée, il faut laisser toute activité et lui prêter son attention.

Lorsqu'il termine la première partie du sermon, il s'asseoit ; à ce moment le fidèle en profite pour formuler des prières à Dieu, dans n'importe quelle langue (anglais, français, ouoloff, arabe etc...). Après un court instant, il se relève pour faire un 2ème sermon.

Enfin soulignons qu'il n'est pas nécessaire pour les femmes et les enfants ou les malades qui restent à la maison d'attendre que les hommes reviennent chez eux pour pouvoir prier. Toutes les personnes empêchées peuvent effectuer la prière de Zohr (Tisbar) dès que c'est l'heure.

Précisions : Lorsque l’imam se tient sur le trône ou minbar, point de prière dans les écrits de l’Imâm Jallâludin As Suyûtî : on peut lire ces extraits :

« Sa’îd Ibn Mansûr a rapporté que Sa’îd Ibn Al–Musayyab a dit : « la venue de l’imam met fin à la prière (surérogatoire) et ses paroles mettent fin à toute autre parole ».

An-Nawawî dit dans Sharh Al-Madhhab : « Quand l’imam se tient sur le mimbar, il est interdit de commencer une prière surérogatoire. Et si on est dans une prière alors qu’il s’est tenu sur le minbar, alors il convient d’alléger la prière, et cela fait l’objet d’un consensus. » Propos cités par Al-Mawardî et d’autres.

 Al-Baghawî dit : cela est valable qu’on ait prié la Sunnah ou pas. An-Nawawî dit : On s’abstient de prier dès que l’Imâm s’assied sur le mimbar, sans attendre l’appel à la prière pour s’abstenir. » Cela fut affirmé par Ash-Shâfi’î et les juristes de l’école Shafé’ite.

Note : Sa’îd Ibn Mansûr dit que Hishâm les a informés qu’Abû Ma’shar a rapporté de Muhammad Ibn Qays que : « Lorsque le messager de Dieu a ordonné à Sulayk d’effectuer deux rak’ahs, il a suspendu le sermon, jusqu’à ce que Sulayk ait terminé sa prière ».

Prières ou invocations recommandées :

Après le salut final de la prière du Vendredi (Djoumou-a) ou Tisbaar si on est empêché) et juste après les baaqhiyaatiss-ssaalihaat et Aayatoul Koursiou... (en tout cas avant de procéder à des  conversations «mondaines» avec les voisins), il est particulièrement recommandé de dire les prières suivantes :

            1) « Soubehaanal Laahil (A)ziime wa bi Hamedihi »  100 fois.

Le musulman qui aura prononcé ces paroles, Dieu, dans Sa miséricorde infinie, lui pardonnera 124 000 péchés et pardonnera à chacun de ses parents 4 000 péchés, inchal-laahou

       1.  25 fois la sourate « Inaa Anzalnahou fii leylatil qhadri ».

Celui qui aura procédé à cela aura à son crédit des bienfaits égaux à l'ensemble des bienfaits retirés par tous les musulmans de leur prière du Vendredi (tiyaaba mboolémou niou diouli diouma ci adina bi).

       2.   « Faatiha » 7 fois - « Ikhlass » 7 fois - « falaqhi » 7 fois - « Naasi » 7 fois.

Le musulman qui aura procédé à cela verra ses péchés passés et futurs pardonnés.