Lorsqu'on prie derrière un Imam

Veiller à :

  • nourrir l'intention de suivre l'Imam (fass yééné roy ilimaane) ;
  • ne pas dire le Kabarou Armal avant ou en même temps que lui ;
  • ne pas dire le salut final avant l'imam ou en même temps que lui.

D'ailleurs, c'est pour éviter cela, que l’imam doit dire rapidement le Kabarou Armal, ainsi que le salut final (c'est un critère pour reconnaître un bon Imam). Malheureusement, on voit certains «chantonner» presque et mettre trop de temps à dire le kabarou armal.

Pendant ce temps, des « suivants » moins vigilants les ont eux, vite dits, gâtant ainsi leur prière. On observe fréquemment cette situation lors de la «Prière de Vendredi».

Par ailleurs, lorsque l'imam récite à voix basse, les suivants peuvent réciter la Faatiha uniquement, mais pas de sourate après la Faatiha. Si par erreur ou inadvertance le suivant ajoutait un verset après la Faatiha, c'est sans conséquence : aucune réparation pour sa prière (dara waroula).

S'il récite à voix haute, il est recommandé aux «suivants» ou «maamoums» de l’écouter (mais réciter la faatiha à voix basse est sans conséquence pour le «suivant» de l’imam).

Si un Imam se trompe, les «suivants» (notamment les hommes) doivent lui dire à haute voix  « SOUBEHAANAL   LAAHI ». L'Imam doit poursuivre la prière en tenant compte de cette interpellation et faire les réparations qui conviennent.

Si l'imam ne réalise pas l'erreur qu'il aurait faite, il peut demander aux suivants des précisions, même dans sa propre langue à condition qu'il soit bref ; il peut dire par

Exemple :     

-  quelle erreur ?

-  qu'est ce que j'ai fait ?

-  quelle raaka ?

Les «suivants» peuvent répondre (brièvement également). Indépendamment de l'interpellation, un imam peut interroger les «suivants» sur la position de la prière, sans que cela gâte la prière, ni que cela entraîne une réparation à condition d'être bref.

Si c’est une femme qui veut interpeller l’imam, elle tape les mains, à moins qu’elle ne prie derrière son mari, ou son fils ou un parent qui lui est « haraam » c’est à dire quelqu’un qu’elle ne peut pas épouser ; auquel cas, elle peut dire SOUBEHAANA LAAHI à haute voix (mais encore une fois s’il n’y a pas un «étranger» parmi eux, au sens islamique du terme).

Si on prie derrière un imam et qu'il y a des « trous » dans les rangs de devant, il faut combler le trou mais il faut savoir qu’on n’a pas le droit si on est dans la prière de faire plus de 2 pas. On n’a pas le droit une fois dans la prière de faire des pas vers la droite ou la gauche. En avant uniquement.

D'une manière générale, on n'a pas le droit de faire plus de 2 gestes étrangers à la prière, ce au cours de la prière.

Si tous les suivants entendent l'imam, il n'est pas nécessaire de s'en faire l'écho (djoteli) ; encore moins lorsque vous n'êtes que 2 ou 3...

De même, lorsque l'imam se relève de la 2e prosternation dans la dernière raaka et ce pour faire le Taaya précédent le salut final ; on entend tous les suivants dires (avec d'ailleurs un « ton » assez particulier) le dernier kabbar « Allaahou Akbar » comme pour « annoncer » la fin de la prière ; cela n'est pas conforme à la Sunna.

Enfin on constate très souvent lors des grandes prières, telle que la prière du vendredi par exemple, que les fidèles ne respectent pas les alignements et prient en ordres dispersés. Si c’est le cas, il vaut mieux faire partie des rangs (ou sapés) qui sont directement « rattachés » à la mosquée, elle-même.

Que faire lorsque l'imam vous a précédé d'une ou deux ou plusieurs raakas ?

Le principe est le suivant : si vous trouvez l'imam au rouko (avant qu'il ne se relève) vous avez la raaka.

Si par contre il s'est déjà relevé du rouko, vous devez faire le kabarou armal et enchaîner la prière avec lui, mais considérer la raaka (amputée du rouko) comme nulle.

Après le salut final de l'imam, vous vous levez sans dire bien entendu le salut final, pour compléter la ou les raakas qui vous manquent en respectant toutes les règles (dire à haute voix ce qui doit être dit à voix haute etc...).

Si vous n’avez qu'une raaka avec l'imam, vous devez considérer que cette raaka est votre 1ère. Lorsque vous faites la raaka suivante, vous la considérez comme 2e  et vous devez par conséquent vous asseoir après cette raaka et faire la Taaya, etc...

Selon le moment où l’on rejoint l’imam la prière peut prendre plusieurs configurations, notamment :

A - Salaatoul Maghloubati  ou la prière « renversée » (diouli gou niou dialarbi)

En quoi cela consiste t- il ?

Prenons l'exemple d'une prière de 4 raakas :

  • vous avez les 3e  raakas avec l’imam (donc avec la Faatiha uniquement) ; vous le suivez également dans la 4e (avec la faatiha uniquement) Lorsque l’imam fait son salut final vous vous levez pour continuer la prière.

Par conséquent vos 2 premières raakas ne sont composées que de la Faatiha uniquement et les 2 dernières de la Faatiha + 1 sourate.

Tout se passe donc comme si la prière était renversée (jallarbi).

B - Salaatou Houbla    (diouli gou biir)

Vous avez la dernière raaka (avec l'imam) avec par conséquent la Faatiha  uniquement, vous rattrapez les 3 raakas manquants comme suit :

  • Faatiha + verset ou sourate  (qui devient votre 2e raaka) - donc taaya ;
  • Faatiha + verset ou sourate (qui devient votre 3e raaka)
  • Faatiha   (qui devient votre dernière raaka)

Vous retombez en fait de compte sur une prière ayant la configuration d'une «d’une femme en état de grossesse».

Donc vous rattrapez les raakas dans l’ordre où vous les avez ratées. Ne pas oublier cependant que vous devez systématiquement vous asseoir pour faire le taaya après toute 2e raaka.

    C - Salaatou oumoul djanahaïni  («niaari laaf » ou la prière aux 2 ailes)

Ici par contre, vous rejoignez l'imam au cours de la 2e raaka.

Lorsque l'imam fait son salut final, vous vous levez pour rattraper la première que vous  avez ratée.

Votre prière a la configuration suivante :

  • Faatiha + verset ou sourate (avec l'imam) ;
  • Faatiha (avec l'imam) ;
  • Faatiha (avec l'imam) ;
  • Faatiha + Sourate (Vous seul)

D - Cas de la prière de Timis (Maghrib)

Exemple :

Vous n'avez avec l'imam que la dernière raaka. Lorsque l'imam fera son salut final, vous vous lèverez pour faire votre 2e raaka : Faatiha + verset ou sourate (puis vous restez assis pour faire votre taaya) - ensuite votre 3e raaka : Faatiha + verset ou sourate (puis taaya et salut final). Donc, dans ce cas, vous vous asseyez 3 fois.

Lorsque l'imam dit le salut final et que vous vous levez, devez-vous vous lever en disant le Kabbar (Allaahou Akbar) ou non ?

Il y a 2 cas :

  • si vous avez une seule raaka (ou un nombre impair) de raaka avec l'imam  dans ce cas, après le Taaya et le salut final de l'imam, vous vous levez sans dire le Kabbar ; Mais si vous le dites c’est sans conséquence.
  • si vous avez fait deux raakas (ou un nombre pair) avec l'imam : lorsqu'il dit le salut final et que par contre vous vous levez, vous devez dire le Kabbar, une fois que vous êtes en position debout.

Observation importante

L'imam n'a pas à nourrir l'intention de diriger la prière, sauf dans les 4 cas suivants :

  1. la prière du Vendredi ;
  2. diouli Woutal (voir 3.5.2) ;
  3. la prière en commun en cas de danger (diouli Ragal) ;
  4. les prières « regroupées » : faire en même temps les prières de Tisbar et de Takusaan ou bien Timis + Guée par exemple (dioulik Boolé) dans certaines conditions de voyage comme évoqué plus haut.